Oby Kościół w Polsce zdobył się na odwagę i poszedł tą samą droga.
Cytaty pochodzą z katolickich gazet, które przesłali mi polscy księżą z Francji.
Raport Komisji
We wtorek 5 października br., po dwóch i pół roku pracy Niezależna Komisja ds. Wykorzystywania Seksualnego w Kościele francuskim (CIASE), której przewodniczy Jean-Marc Sauvé, opublikuje swój raport. Jest to szczególnie oczekiwany dokument.
Notatki biskupów z wizyty „ad limina” w Watykanie
„Papież powiedział nam, że ważne jest mówienie prawdy” – relacjonował arcybiskup Aupetit. Według którego Franciszek zachęcał swoich rozmówców do „patrzenia prawdzie w twarz”. „Poradził nam, abyśmy potraktowali to poważnie” – dodał biskup de Germay. A także zobaczyć, co w funkcjonowaniu Kościoła prowadzi lub może prowadzić do tego rodzaju dryfowania.
Arcybiskup Éric de Moulins-Beaufort, metropolita Reims i przewodniczący Konfrerencji Episkopatu Francji, o potrzebie rozmów z ofiarami nadużyć.
Wykorzystywanie seksualne w Kościele: biskup de Moulins-Beaufort zachęca do przemawiania nawet na wsi.
Pięć wieczorów w połowie września biskup Eric de Moulins-Beaufort, arcybiskup Reims (Marne), podróżował do różnych miejsc w swojej diecezji, aby organizować publiczne spotkania na temat wykorzystywania seksualnego. La Croix wziął udział w spotkaniu w środę, 22 września, w Ardenach, gdy zbliża się termin dostarczenia raportu Sauvé.
Cały tekst z języku francuskim
Abus sexuels dans l’Église : Mgr de Moulins-Beaufort encourage la parole jusque dans les campagnes
Cinq soirs de mi-septembre, Mgr Eric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims (Marne), s’est déplacé dans différentes localités de son diocèse pour tenir des réunions publiques sur les abus sexuels. La Croix a assisté à une rencontre, mercredi 22 septembre, dans les Ardennes, alors que se profile la remise du rapport Sauvé.
Dans la pièce, l’atmosphère est lourde, pesante, lorsque les lumières se rallument. Dans cette salle paroissiale de Pouru-Saint-Remy, la quarantaine de personnes présentes vient de regarder une captation vidéo de la pièce Pardon ?, à propos des tourments d’un homme victime d’abus sexuels d’un prêtre dans son enfance, écrite et interprétée par Laurent Martinez – lui-même victime d’un homme d’Église dans son enfance.
À quelques kilomètres de la frontière belge, à une trentaine de kilomètres à l’est de Charleville-Mézières, la petite commune de Pouru-Saint-Remy – un gros millier d’habitants – accueillait mercredi 22 septembre, la dernière des cinq réunions publiques sur les abus sexuels, voulues pour son diocèse par Mgr Eric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims (Marne). Cinq soirs durant, celui qui est également président de la Conférence des évêques de France (CEF) est allé au-devant des fidèles de sa circonscription.
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Devant les personnes assemblées, le ton de l’archevêque est grave. « Si nous avons un temps cru être épargné en France par ce fléau, il nous a fallu nous rendre à l’évidence : il y a des cas graves et nombreux d’abus commis par des prêtres. » Une manière de préparer les esprits au rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase), dont le rapport doit être présenté mardi 5 octobre. Des chiffres « assez effrayants » y figureront, prévient-il déjà.
« Un cancer longtemps ignoré »
Pour les participants à la réunion publique – tous des retraités, à une ou deux exceptions près – l’initiative est saluée, malgré le poids du sujet. « En tant que paroissiens, mais aussi comme parents et grands-parents, c’est un devoir de recevoir une telle claque, le sujet était trop ignoré », reconnaît Monique, septuagénaire. « C’est une sorte de cancer de l’Église, analyse de son côté Marie-Ange. Pendant longtemps, on a ignoré la maladie, et désormais le traitement est difficile. Mais c’est la seule chance de s’en sortir. »
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Pendant cette soirée « éprouvante », le mot revient souvent, l’archevêque de Reims n’élude aucune question. De lui-même, il aborde la question de la formation des prêtres, un sujet dont les murmures d’approbation montrent qu’il était présent dans bien des esprits. « Nous avons beaucoup progressé, mais il faut avancer encore pour intégrer la capacité à parler de la sexualité et ne pas seulement la subir ». Quant à la question de la prescription d’actes d’abus sexuels, « nous savons bien maintenant que ce n’est jamais au citoyen de décider que les faits sont prescrits », déclare-t-il, dans une allusion à ce qui était justement reproché au cardinal Philippe Barbarin.
Pourquoi pardonner ?
Ces réunions publiques n’avaient toutefois pas pour objet d’être une séance de questions-réponses avec l’archevêque sur les abus, mais plutôt à inciter à une prise de conscience de tous et à promettre une écoute attentive à qui en aurait besoin. Le choix de Pouru-Saint-Remy ne doit d’ailleurs rien au hasard. « On a eu des problèmes de ce genre ici… », glisse une personne présente.
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L’archevêque de Reims confirme à mi-mots. « Il est important de se rapprocher, de faire le geste d’aller au plus près possible. » Ce soir-là, personne – outre Laurent Martinez, présent en visioconférence – ne prend la parole pour témoigner des violences qu’il aurait lui-même subi. Une question toutefois dans l’assistance. « Quel sens cela a-t-il de pardonner lorsque les faits se sont déroulés il y a plus de soixante ans et que l’agresseur est mort il y a trente ans ? ». La voix se brise, un sanglot transparaît.
« Vigilance sans paranoïa »
« Il y a une telle souffrance chez les enfants, qu’on ne peut pas rester indifférent, souligne pour sa part le docteur Jacotot, responsable de la ligne d’écoute diocésaine dédiée aux abus. Ces réunions permettent une prise de conscience de tous. » Autre outil pour rendre ces affaires concrètes : le fonds de l’Église de France pour verser une somme reconnaissant la souffrance des victimes et qui devrait être « opérationnel dans quelques jours », selon Mgr de Moulins-Beaufort.
Il en profite d’ailleurs pour solliciter l’assistance, expliquant que les évêques se sont engagés à y verser une somme, mais que les diocèses ne peuvent le faire. « Si vous voulez, vous pouvez retrancher cette somme de votre denier du culte habituel », propose-t-il.
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Pour l’évêque, au terme de ces réunions publiques, un regret : « quel que soit l’endroit, il y avait peu de parents d’enfants en âge d’être concernés ». D’autant plus, insiste-t-il, que la prévention est l’affaire de tous et qu’il exhorte à « la vigilance sans paranoïa », y compris envers les prêtres.